mercredi 28 juillet 2010

En conférence à Washington : Niasse met en garde contre les «graves dangers» qui guettent le Sénégal

Le leader de l’Afp n’a pas été tendre hier avec Me Wade et son régime présentés comme les plus grands maux du Sénégal. Invité par ‘New african vision’ pour animer une conférence sur le thème ‘la situation au Sénégal et les perspectives d’avenir’, Moustapha Niasse a présenté un tableau très sombre du Sénégal, au point d’affirmer que notre pays est aujourd’hui sous la menace de graves dangers. Et qu’il fallait agir vite pour mettre fin au régime de Wade. A propos de la Senelec, Niasse révèle que le mauvais fuel incriminé dans les délestages est un fait qui ne date pas d’aujourd’hui.

Le leader de l’Afp n’a pas été tendre avec le régime de Wade. Dans sa déclaration liminaire à une conférence qu’il animait à Washington pour le compte de ‘New african vision’, Moustapha Niasse a commencé par faire remarquer que la crise que subit le Sénégal n’épargne pas des secteurs aussi importants que l’Education et la Formation, la Santé, la demande sociale, le respect des Droits de l’Homme et la protection des libertés, les programmes d’incitation à la production et à l’emploi, le monde paysan, les jeunes, les femmes, les couches défavorisées de la population, etc. ’Notre pays, sans conteste, est aujourd’hui sous la menace de graves dangers’, affirme le leader de l’Afp qui estime que le régime en place cultive ‘outrageusement les comportements et actes qui résultent d’une absence coupable de vision, c’est-à-dire d’un axe central, rationnel et concret, autour duquel devraient être bâties des politiques fondées sur le droit et la loi et qui, de ce fait, assurent aux citoyens la plénitude des libertés qui sont les leurs’. Ainsi, poursuit Moustapha Niasse, ‘l’arrogance et l’irresponsabilité avec lesquelles le Sénégal est gouverné nous conduisent directement vers l’abîme. Nous ne pouvons pas l’accepter’. Selon toujours l’ancien Premier ministre du Sénégal, ‘les raccourcis politiciens qui privilégient les relations de proximité et les liens de famille, la médiocrité érigée en modèle pour promouvoir des individus vers des positions indues et la prise de responsabilité dépassant largement leur formation, leurs capacités, leur expérience et leur savoir-faire sont à bannir, définitivement, du champ politique sénégalais’.
Abordant le volet économique, Moustapha Niasse souligne que les ressources publiques sont, dans la plupart des cas, privatisées, sous diverses formes, l’exemple venant d’en haut, sans aucun respect des règles qui déterminent, dans l’esprit et dans le texte de la loi, la gestion des deniers de l’Etat pour assurer au pays un développement durable et équilibré. ‘La pratique du mensonge public favorise des négociations secrètes, sur des secteurs essentiels de notre économie, et permettent la profusion de commissions occultes et des prébendes linéaires, iniques et injustifiées, de la part de certains décideurs publics, complices invétérés de milieux mafieux insatiables et corrompus’.

Se prononçant sur l’épineuse question des délestages, Niasse affirme que le Chef de l’Etat connaît bien les origines de la situation actuelle, ‘du fait de l’opacité et des combines qui se déroulent dans les approvisionnements en combustible’. Pour le leader de l’Afp, ‘le mauvais combustible incriminé est un fait qui ne date pas d’aujourd’hui, parce que les mécanismes de transparence et de contrôle en amont et en aval de la qualité de certains produits combustibles importés pour le compte de la Senelec ne sont pas appliqués et les normes internationales sont ignorées systématiquement. Tout cela au travers de pratiques totalement illégales’.

La solution des délestages électriques se trouve fondamentalement, selon Niasse, dans la transparence des procédures et des pratiques d’approvisionnement en combustible de qualité, avec des systèmes d’assurances et de garanties posés dans des dossiers d’appels d’offres publics et internationaux. ‘Promettre aux Sénégalais que les délestages prendront fin en 2012, c’est se moquer de la République, de ses principes et des citoyens qui la composent’, fulmine le patron de l’Afp.

Ainsi, face à cette situation que traverse le pays, le progressiste en chef pense qu’’il faut agir. Il faut poursuivre l’action. Le combat est enclenché. Le rythme doit être accéléré’. Niasse indique qu’il ‘urge de reconstruire le Sénégal détruit par plus d’une décennie de régime pseudo libéral’.

Reconstruire le Sénégal, de l’avis de Niasse, ‘c’est réhabiliter l’approche du développement concerté, dans la démocratie, en retournant au peuple souverain les pouvoirs qui lui sont confisqués par un Chef d’Etat envahissant, qui dirige lui-même une prétendue majorité parlementaire aux ordres et se révèle incapable de respecter l’indépendance de la justice’. Mais, ajoute-t-il, reconstruire le Sénégal, c’est aussi relancer la production dans tous les secteurs clés porteurs de croissance…. ‘L’homme dirige notre pays comme une chaumière mal éclairée qui lui appartiendrait pour toujours’, renchérit le leader de l’Afp.

Pour toutes ces raisons, Moustpha Niasse indique que ‘nous devons agir. Nous devons agir ensemble. Avec méthode, engagement et organisation. Le temps presse. La loi est du côté des patriotes. Le droit permet et favorise leur combat, notre combat.’

Niasse pense que tout d’abord, il faut savoir préparer et organiser les ruptures qu’appellent la colère et les frustrations des populations, pour la mobilisation des énergies et des stratégies. ‘Et cela, maintenant et demain, pour qu’ensemble nous mettions fin, sans violence inutile mais avec fermeté et détermination, au régime actuel. Par la voix des urnes, et dans le plein respect des dispositions du Code électoral’.

LE LEADER DE L’AFP EST FORMEL : ‘Benno Siggil Senegaal a rendez-vous avec l’histoire’

Moustapha Niasse a profité encore hier de la tribune que lui offrait ‘New african vision’ pour appeler l’opposition à l’unité. ‘Notre conviction est et reste que seule l’unité de l’opposition, avec le soutien actif et organisé des parties prenantes des Assises nationales et de la société civile, permettra de battre M. Abdoulaye Wade ou tout autre candidat que celui-ci présenterait en 2012, s’il y était contraint et forcé par les réalités du temps et des circonstances, comme successeur potentiel susceptible de lui éviter, demain, tout contrôle sur sa gestion du pays pendant douze années de gouvernance, de tâtonnements et de gaspillages des ressources publiques’, clame Moustapha Niasse qui animait une conférence à Washington autour du thème, ‘la situation du Sénégal, les perspectives d’avenir’. Dans le temps présent, avertit Niasse, ‘Bennoo Siggil Senegaal a rendez-vous avec l’histoire. Sommes-nous capables d’arriver, à temps, mobilisés, prêts et unis, à ce rendez-vous ?’ Mais le leader de l’Afp se pose une question : ‘Est-ce que notre Coalition est en mesure de répondre aux échos des appels du peuple des profondeurs, pour conduire les changements attendus et qui commenceront par une victoire éclatante des démocrates en 2012 ?’

A cette question, Niasse répond en affirmant que ‘tout nous y invite. Et l’espoir est permis’. Moustapha Niasse souligne que ’l’image d’un Président qui sait tout, qui fait tout, qui réussit tout mais uniquement en paroles, est désormais gravée dans la pierre, portant un préjudice lourd à notre pays. Il est temps de se préparer à écarter du pouvoir un tel système’.

Georges Nesta DIOP

La MACD et ses secrets

Une chance pour chaque visiteur!